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Episode24

Ils étaient tous là, Mike, Lune, Ricky et Hal, pour qui la réunion avait lieu dans le grand frère du petit simulateur, parce que la simulation de personnage par interface portable le chatouillait, disait-il.

Bien. Mike ne se souvenait pas exactement pourquoi il avait accepté de quitter son île pour revenir au pays des réunions mais ça avait été une très mauvaise idée, c'était clair, d'une évidence telle qu'il devrait y avoir une loi permettant de revenir sur des décisions aussi évidement erronées. Bien. Un quelconque bureaucrate céleste avait dû perdre cette proposition dans un obscur recours administratif car aucun chérubin du service des vœux et des repentances ne vint proposer à Mike de reformuler sa décision afin que les corrections scénaristiques soient prises en compte.

Sur quoi le cinquième individu arriva.

Rien de tout ceci n'aurait eu lieu si ils avaient eu la bonne fortune d'être douze à table, l'arrivant aurait été gentiment mais fermement refusé pour cause d'overbooking superstitieux, mais ils étaient quatre. Cinq en comptant le nouvel arrivant. Virtuel.

Les gens qui prennent des décisions ont la foutue sale habitude d'être plutôt du genre inaccessibles, mais dans le cas de Mike, non seulement les gens avaient l'outrecuidance de décider de tout et de rien sans le consulter, mais en plus ils n'avaient pas l'élémentaire courtoisie de se doter d'un corps sur lequel fixer ses envies de meurtre. Si je fais ces différentes et relativement à peu près un peu intéressantes réflexions, c'est simplement qu'une communication trans-temporelle ça ne s'amorce pas comme ça, il faut régler des trucs et des machins, les calibrer et les ajuster, et ça prend un temps fou qu'il faut bien occuper.

Le petit homme finit par se stabiliser sur l'écran virtuel au bout de la table, les trois invités étaient tout ouïe et Hal entama sans plus attendre :

- Mademoiselle, Messieurs, je vous présente Basile Brène. Il vous a contacté il y a quelques heures pour vous proposer une mission que vous avez courageusement et immédiatement accepté.

L'adverbe élogieux fit tiquer Mike, le courage étant habituellement associé aux risques, dangers, périls de toutes sortes, mortels ou fortement incapacitants, qui rodent de part et d'autre du long et sinueux chemin de la vie.

Il fit donc part de ses préoccupations à l'assemblée :

- Hein ? du courage ? Que ?... Bafouilla-t-il clairement.

- Un instant je vous prie, l'interrompit Hal, Basile va vous expliquer de quoi il retourne exactement.

Le petit homme inspira un grand coup, fixa tour à tour ses interlocuteur, puis se lança dans un de ces discours sans fin qui ne font pas avancer l'action d'un poil mais expliquent un peu ce à quoi on peut s'attendre :

- Messieurs, la mission qui va vous être confiée, si vous l'acceptez bien sur, est d'une extrême simplicité.

Ce genre d'affirmation est le genre d'affirmation qu'on fait lorsqu'on veut faire croire qu'un truc qui va mal se passer va bien se passer. Les hommes politiques apprennent ça dans les manuels confidentiels qu'on achète dans des librairies spécialisées fermées aux électeurs, dont Mike. Cela fonctionna donc à merveille, laissant néanmoins une traînée de sentiments diffus du genre 'Je me suis fait avoir, faudra que j'y repense tout à l'heure' dans l'esprit de Mike.

- Elle se déroulera en deux temps, en trois si vous voulez entrer dans les détails, mais le troisième temps est si aisé qu'il vaut à peine les mots qui le décrivent. D'abord vous vous rendez sur les lieux de la mission, en empruntant un mode de transport top secret, le voyage temporel. Ensuite vous assurez la surveillance de monsieur X, que l'on nommera monsieur X afin de protéger son identité, finalement vous revenez. Facile.

Interrompant Ricky qui s'apprêtait à poser une question sans intérêt, Basile enchaîna :

- Nous vous avons choisi car vous avez vécu des expériences peu banales avec tout le détachement nécessaire, et que vous n'avez pas l'air de gardes du corps. Ce que vous n'êtes d'ailleurs pas. Le fait que vous n'ayez pas souscrit d'assurance sur la vie dans une de nos filiales n'entre en ligne de compte qu'en troisième position. Des questions ?

Mike, aussi bien que Ricky, avait plein de questions, mais leur sentiment d'être complètement largué et la certitude de tomber largement à coté de la plaque, disons sur un continent voisin d'un pays pas voisin du tout de celui prêt duquel la plaque pourrait être, les retint.

Lune prit donc l'initiative.

- Le transport secret, ce voyage temporel, on part pour quand ? ça ne pose pas de problème pour le retour ?

Les femmes ont souvent le chic pour discerner au milieu de vos belles paroles le petit bluff qui retient tout l'édifice. Lune avait donnée un vigoureux coup de pied dans celui de Basile qui en fut tout gêné :

- Hé bien, dans le futur, l'aller se fait sans problème, pour le retour, disons que... Si tout se passe bien, il est prévu que... Hé bien si tout va bien, votre présences permettra à monsieur X de mettre au point le Processus Inverse d'Analogue-Fanchon, du nom de l'inventeur et de celui de sa fille, sa principale collaboratrice. Une technologie dérivée de ce principe vous permettra de revenir.

Les sous-entendus de cette justification échappèrent complètement à Mike et Ricky qui tentaient de faire remonter à la surface de leurs souvenir une chanson concernant la fille du savant, tandis que les conclusions qu'allait exposer Lune furent interrompues par l'apparition d'un second écran virtuel à transmission inter-temporelle à coté du premier.

...

Tranxène gesticula et positionna silencieusement jusqu'à ce que le faisceau sonore s'aligne et qu'un déluge de bruit de fond et de brouhaha couvre ses paroles. Il bidouilla quelques boutons au bas de son écran et répéta son discours :

- Brène ! Un imprévu de niveau 5 est en cours, demande d'intervention immédiate, la couverture est requise, envoyez Boule et Bill immédiatement, terminé !

Le premier écran virtuel n'avait pas fini de se tourner pour regarder le second que celui ci s'évanoui dans un grésillement de taxations pour transmission prioritaire, Brène se tourna vers l'auditoire, pianota rapidement sur un terminal invisible placé sous l'écran.

- Tout s'accélère, je commande une fenêtre de transport, Tranxène vous expliquera tout sur place. Hal donnez leur les transmetteurs à bi-induction post-spontanée, vous partez dans dix secondes.

La salle de réunion disparu du simulateur, remplacée par un sas étincelant, une trappe s'ouvrit, présentant trois petites gélules orangées nageant allégrement dans trois verres d'eau, Hal indiqua la marche à suivre aux trois intrépides aventuriers qui burent courageusement tandis qu'une voix d'hôtesse de l'air égrenait les secondes avec un détachement tout professionnel.

Soudain le vortex temporel commandé par Brène apparu, s'ouvrit comme une rosace tourbillonnante et attendit tranquillement que les trois passagers prennent place. Les trois passagers étant un peu longs à comprendre le fonctionnement d'un vortex de transport temporel de classe tourisme et petits volumes, la rosace se fit aspirateur et happa les voyageurs sans attendre, on a pas idée du coût horaire d'une fenêtre de transport rapide longue distance à new York ces temps-ci.

Et alors l'univers disparu.

Ce qui n'est aucunement ma faute, mais n'est pas très surprenant.

Billy Bilboquet.