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Episode16

Lune était en train d'expliquer à une classe dissipée le principe de la gravitation, les détails des orbites planétaires et la magie du fonctionnement de l'univers lorsque son bipeur bipa. La vibration précédant le hurlement strident de l'avertisseur signalant l'arrivé d'un message remonta le long de la cuisse du professeur alors qu'elle tendais vivement la main pour pécher le petit objet au fond de sa poche avant que la vibration ne finisse dans une sonnerie malvenue. Tout à fait ignorée de ses élèves occupés à regarder dehors, elle jeta un coup d'œil au message qu'elle venait juste de recevoir, il était clair et succinct :

' Venez. Hal. '

La plus puissante intelligence artificielle de la planète n'appréciait pas de parler pour ne rien dire, et s'abstenait donc de mots superflus jusqu'à l'excès.

Lune Hivers était rattachée au département pour la recherche et l'exploration technologique de la KinderElectrics, elle donnait de temps à autres des cours pour garder le contact avec l'esprit simple et insouciant des élèves qui encombrent les bancs des écoles.

A cet instant là, elle était la seul personne après Dieu, Hal, Ricky et Mike à pouvoir sauver monsieur Manvussa d'une mort certaine et terrible. Ce qui prend tout sa signification lorsqu'on connaît l'efficacité toute relative des autres personnages.

L'heure n'était cependant pas aux réflexions comparatives ni aux dénonciations véhémentes, Lune se hâtait en direction des laboratoire de la KinderElectrics et de Hal, l'intelligence artificielle dévouée qui cherchait activement Mike et Ricky, disparus en mer à la suite d'une expédition spatiale risquée.

Hal venait de détecter les résonances particulières de Ricky, les électroencéphalogramme des deux cobayes volontaires avaient été enregistrés lors de leur premier passage à travers le vortex de télé-transport contrôlé par Hal, l'intelligence artificielle avait passé le plus clair des derniers jours à rechercher des échos se superposant au schéma des enregistrements de deux hommes, les traquant sur toute la surface du globe terrestre et au delà.

Il avait eu un espoir lorsqu'il avait détecté les deux astronautes quelques minutes après la chute de leur navette, mais l'écho avait rapidement disparu, comme happé par une faille spatio-temporelle, depuis il n'avait plus réussi à les localiser. Avant ce matin.

L'écho était apparu quelques heures plus tôt, tout d'abord extrêmement faible diffus, comme un fantôme ou un rêve, puis ils avait gagné en intensité au fil des minutes, comme remontant à la surface de la réalité. Selon le dernier relevé fourni par les détecteurs et les traceurs du centre de communication, il serait géographiquement repérable dans quelques heures.

...

Mike et Ricky reposaient inconscients, sur la natte de feuille de palmier sur laquelle le sorcier les avait étendus quelques heures plus tôt. Leurs visages étaient impassibles, seuls les yeux qui roulaient et tournaient dans leurs orbites, mus par un rêve mystérieux, rassuraient le pygmée qui épongeait la sueur de le front et portait de temps à autre de l'eau à leurs lèvres. Ils avaient sombré dans l'inconscience plusieurs dizaines d'heures plus tôt, depuis tout le village était en effervescence, entièrement tendu vers la suite des événements, chacun attendait le retour des étrangers, leurs récits de leur rencontre avec Lucy, leur départ vers le monde de la terre. D'immense bûchers avaient été dressés, les torches brûlaient prêtes à les allumer pour célébrer la joie du retour des ambassadeurs des dieux, prêtes à illuminer les danses et les festins qui naîtraient dès le réveil des hommes blancs.

Dans son antre, le sorcier surveillait le tracé des capteurs qu'il avait placé sur ses patients, suivant l'évolution de leur état de minute en minute. Quelques instants avant qu'une alarme se déclenche, l'avertissant d'un événement qu'il avait venait de prédire, il envoya un bref message à Edgar, le chef du village :

' Lucy va les recevoir... Bientôt. '

...

Lucifer marchait de long en large dans le bunker-cathédrale-sauna au fond duquel il s'était replié pour réfléchir, les derniers événements n'étaient pas exactement conformes à ses prévisions. Les légers points négatifs qui venaient entacher le tableau de la situation actuelle étaient même assez nombreux. Ils formaient comme un nuage grisâtre venu se superposer sur le soleil radieux des espérances pleines d'espoir de Lucifer. Décidément, rien ne se passait jamais comme prévu, il avait eu un instant la faiblesse de croire qu'il était enfin arrivé à un point crucial, à l'aboutissement de sa quête de destruction et de malheur, à l'apogée d'une vie entière passée à répandre le mal, la souffrance et la mort, et voilà que deux minables touristes sortis de dieu sait où, c'est la cas de le dire, encore un coup de ce vieillard mythomane empêcheur de détruire en rond, viennent au milieu du noir dessein et cassent la formidable machine de destruction qu'il avait mis si longtemps à concevoir, à construire et à préparer. Sa lutte contre les forces du bien n'était pas terminée, il entendait bien lutter jusqu'au bout, quelques soient les traîtrises et les coups bas de ses adversaires.

...

Le colonel Mc Douglas somnolait doucement, la main droite tenant mollement un verre de whisky dans lequel quelques glaçons tintaient, la main gauche laissant lentement échapper la canne à pèche qui était heureusement arrimée au bastingage du croiseur avec une mousqueton de sécurité capable de supporter une traction de 25 tonnes. Le soleil se couchait doucement sur l'océan calme, tout était tranquille. Depuis déjà plusieurs jours. Après leur exploration infructueuse de l'île inconnue, les marines avaient rembarqué à bord de leurs bateaux, attendant les instructions de l'état major, depuis ils attendaient.

L'attente était plutôt agréable sous ces latitudes.

Sauf lorsque le poisson mordait.

La secousse remonta le fil de pèche comme une onde parfaite, traversant la surface de l'eau sans la moindre perte d'énergie, elle monta jusqu'à la canne à pèche qui reposait sur la rambarde, se transmit à l'alliage de plastique thermo-extrudé résistant à tout les poissons connus et inconnus des mers des quatre points cardinaux, remonta le long de l'instrument garanti à vie pour se transmettre à la main qui prolongeait le corps ronflant. La main fut prise d'un mouvement réflexe d'évitement, réflexe acquis par le général au pris d'un long entraînement, fruit de son expérience et de son courage dans le corps des marines des Etats-Unis d'Amérique, le mouvement se transmit presque instamment au reste du corps qui se redressa d'un bon, tous les sens en alerte, alors que le verre de whisky, poussé par la main qui le tenait quelques instants plus tôt, tombait dans la mer avec un plouf noyé par le bruit des vagues contre la coque.

Réveillé par sa prise soudaine, Mc Douglas examina d'un air soupçonneux le pont de l'aviso, vérifiant d'un coup d'oeil que personne n'avait été témoin de sa réaction brusque. Rassuré par son examen rapide, il appela le mousse, commanda un whisky 'on the rocks' (comme disent les anglais) et se rassit, ignorant superbement la canne à pèche qui continuait de tressauter, suspendue au bastingage.

Ce rapide tour d'horizon de la vie des personnage un instants délaissés par le flot furieux de l'histoire était destiné à mon correcteur et néanmoins ami ainsi qu'à vous tous, chers lecteurs quotidiens.

Billy Bilboquet.