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Episode12

La plage était quadrillée par les marines en mission, petits soldats de plastiques grandeur nature, immobiles et consciencieux, leurs micro crépitants des informations fournies qu'ils relayaient à leur chef, immobile, aux aguets, quelque par entre la frange écumante de l'eau bleue limpide de l'océan et la frontière ombragé de la forêt tropicale.

Edgar avança d'un pas amical, un sourire étincelant aux lèvres, la main tendu en signe de bienvenue et d'entente internationale entre les peuples de la terre. Le général Mac Intosh recula d'un pas devant l'énergumène aux cheveux longs, attifé comme un naufragé de fortune perdu sur une île déserte au beau milieu du pacifique. Le fait évident que c'était là l'exacte situation de l'homme en question n'effleura pas le général, ou du moins ne modifia pas son attitude de cordiale méfiance en un empressement de secouriste alarmé.

- Hello, bienvenue dans mon petit paradis ! Sourit Edgar en guise d'introduction.

- Qui êtes vous, où est la navette ? Rétorqua le militaire en guise de mise au point.

- Edgar, Surleuque Edgar, anciennement naufragé britannique, actuellement naufragé sur cette île.

Si le général avait une once d'humour, il se garda bien d'en dilapider la moindre parcelle pour détendre l'atmosphère. Ses mâchoires bien serrées, son regard d'acier trempé planté dans les yeux toujours souriants de son vis à vis, il dévisagea sans vergogne l'homme qui était devenu son principal problème en quelques secondes.

- Ne résistez pas, aucun mal ne vous sera fait, vous pourrez contacter votre ambassade dès la fin de la mission. Le commandant Irk va vous interroger.

Les mots d'un général sur une plage du pacifique font force de loi, Edgar acquiesça donc, sans se départir de son sourire diplomatique, avant de suivre le commandant Irk qui avait surgit de derrière une dune qui cachait sans doute le reste de l'état major, prêt à monter au front au prochain ordre du général.

Les commandant et son invité s'installèrent autour d'une petite table métallique installée là par un soldat attentif qui commençait à déballer tout un attirail de secrétariat au cas où les aveux soient longs et verbeux.

Mike et Ricky fixaient l'écran, absorbés par le spectacle comme des gamins devant un numéro de trapézistes sans filet, hypnotisés par la maîtrise des acteurs et attendant la chute spectaculaire. Le sorcier sirotait tranquillement un verre de lait agrémenté de quelques gouttes de rhum des îles. Il en aurait bien proposé à ses deux invités, mais la bouteille était malheureusement mal en point et il lui serait impossible de remonter en chercher dans la réserve avant la fin des événements. Aussi s'en abstint-il.

Le commandant prépara quelques formulaires standards sortis de sa sacoche standard, les parcouru quelques instants, vérifiant d'un coup d'œil rapide qu'ils étaient parfait pour la situation actuelle, ils étaient parfaits pour toutes les situations, le matériel militaire est étudié pour être hautement adaptable et toujours à la pointe de la perfection.

- Monsieur Surleuque donc... Edgar... voilà qui nous dispense des premières questions...

Le commandant parcouru de la pointe de son stylo taillé pour le combat la feuille jaune, vérifiant au passage que la feuille verte énumérait les mêmes questions...

- Nationalité... photo.

La pointe de graphite s'arrêta brusquement dans son lent glissement vers le bas de la feuille

- Veuillez fournir quatre photos d'identité couleur, format officiel, pour les dossiers et l'archivage.

Edgar écarta les mains d'un air désolé :

- Je crains de ne pas avoir sur moi de photos d'identité ressemblantes...

Le commandant leva les yeux de son papier, il répliqua avec l'air de celui à qui on ne la fait pas :

- Il y a un photomaton dans le bureau d'à coté. Le service ne rembourse pas les tirages.

Edgar jeta un regard suspicieux autour de lui, incertain de la limite entre les réflexes bureaucratiques et l'efficacité débordante de l'appareil militaire. Le commandant l'imita, soucieux de maintenir à jour son schéma mental de l'environnement immédiat. Il n'avait pas fini son tour d'horizon qu'un neurone constatât que les murs du bureau adjacents, dans lequel le photomaton était habituellement stationné, avaient disparus, entraînant dans leur chute son propre bureau et tout l'immeuble de la branche administrative du casernement de BlueRocks, il se leva, tremblant, cherchant désespérément à reprendre pied dans le monde réel et inhospitalier, et s'effondra sur le sable chaud, inconscient.

- Err, Hum, s'il vous plaît ? Y'a-t-il un médecin dans la salle ?

Edgar héla poliment le général parti dresser un plan d'investigation, soucieux de ne pas avoir l'air d'être un danger pour l'administration militaire malgré la défection inopiné de son interrogateur.

- Il a pris un coup de chaleur je crois, le soleil, vous savez... Le vieil homme se tut, légèrement alarmé par le regard suspicieux du général.

- Une mission d'exploration va partir à la tombée de la nuit à la recherche de la navette, avez vous des informations susceptibles de nous aider ? Le regard noir que le général lança à Edgar en disait long sur sa confiance dans l'utilité d'un civil sur son île.

- Ma foi... Je suis un peu ermite, il y a quelques indigènes, je les entends parfois jouer du tambour, mais je les croise rarement. Je crains de ne pouvoir vous aider beaucoup plus. Je connais quelques chemins à travers la forêt, je peu vous guider si vous voulez... peut être...

Le regard inquiet et plein de bonne volonté que l'ambassadeur jeta à son interlocuteur aurait rendu jaloux le meilleur acteur de soap-opéra de tout Hollywood tant il était crédible et larmoyant, il eut exactement l'effet escompté.

- Vous accompagnerez la section alpha dans l'intérieur de l'île, la jungle est trop dense, ils perdraient du temps à la parcourir hors des sentiers.

Le sorcier eut un petit geste de victoire lorsque le général prononça cette sentence, il en profita pour se resservir un verre avant de sa rasseoir pour suivre la suite des événements.

Edgar passa une bonne partie de la nuit à se balader à travers l'île, prenant bien soin de n'emprunter que les chemins désaffectés qui passaient à distance des installations indigènes, celles-ci étaient relativement bien camouflées et les hélicoptères de repérage ne les signalèrent pas, facilitant d'autant la tache du guide. Après avoir perdu une demi douzaine d'éléments du commando sur un pont de singe vieillot peu stable, évité de justesse un sanglier tropical qui ne manqua pas de renverser la moitié de la colonne et marché pendant plusieurs heures dans des hautes herbes dont les propriétés magnéto-ferrugineuses entravaient remarquablement la progression des soldats, Edgar décida que l'exploration avait assez duré.

Il emprunta au radio exténué son instrument de travail et appela le général qui avait dressé son camp pour la nuit sur la plage.

- Allô ?... Allô ?

L'opérateur tandis un bras fatigué vers le pack d'électronique moderne, indiquant à l'amateur le petit bouton à presser pour parler.

- Général ? Ici Edgar... l'indigène, oui... non, votre opérateur est couché par terre, un peu fatigué par l'exercice... oui... je recommande l'arrêt des recherches, nous n'avons rien trouvé... je vous les ramène à bon port général.... Bonne soirée général.

Edgar Surleuque réprima un sourire satisfait et un petit clin d'œil en direction d'une camera dissimulée dans un bananier nain qui émergeait vaillament derrière un rocher sur le bord du chemin, il escorta le détachement exténué vers la plage qu'il avaient quitté quelques heures plus tôt, content de sa prestation.

Le sorcier se leva d'un bond, réveillant au passage Ricky et Mike qui s'étaient assoupi pendant les dernières heures, il désigna l'écran qui montrait les marines entrain de remballer leur campement pliable.

- Ils ont exploré l'île toute la nuit... convaincus que la navette est quelque part au large... pouvons passer à la phase sérieuse de l'opération.

- La phase importante de quoi ? Tiqua Mike, suspendant le geste réflexe de se resservir un verre.

- N'avez vous rien retenu des explications d'Edgar ? vous devez porter la parole de Lucy vers les mondes habités. Bon. Ben vous devez déjà aller voir Lucy pour entendre sa parole non ? Mâchez ça.

Le sorcier tendit aux deux hommes encore à demi assoupis une petite coupelle de bois contenant deux bonbons rose vif, impatient il agita la petite assiette sous leur nez, répétant comme à des petits enfants peu attentifs

- Allez, un chacun, hop, avec un verre d'eau.

Résignés, Mike et Ricky se saisir d'un bonbon chacun, l'avalèrent avec une gorgée d'eau et s'assirent sur le canapé confortable qui trônait toujours au centre de la pièce.

Ils restèrent un instant immobiles, à l'écoute des effets incertains mais sans aucun doute intéressants que la préparation allait déclencher. Le sorcier bailla un grand coup, manquant de se décrocher la mâchoire, puis mis un disque de blues sur la chaîne du salon. Mike et Ricky commencèrent à se sentir exténués, l'effet du bonbon s'ajoutait sans doute à la fatigue des jours précédents pour créer un état de torpeur semi-comateuse.

Dans un glissement tout juste perceptible entre la conscience et le néant confortable qui attend juste derrière, l'univers disparut.

Tout le monde s'est endormi ? Bon, je vais aller prendre un café moi.

Billy Bilboquet.