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Episode14

Mike se réveilla quelques heures plus tard, assailli par un mal de tète légendaire, une barre de métal froid et dur avait été insérée par un chirurgien fou au beau milieu de son front moite, il avait la bouche pâteuse comme le fond d'un marécage centenaire et se jambes étaient moles et instables, fatiguées par des heures de station verticale accoudé à un bar.

Ricky était pareil, mais pire. Incapable de se lever, des crampes l'avaient réveillé tout au long de la nuit, son mal de crâne était plus dû au martèlement sonore qu'il avait subi qu'à l'alcool qu'il avait bu, légèrement agrémenté de vertiges causés par les différentes substances volatiles qui avaient circulé sous le dôme.

Le fait d'être tombé sur un sol dur et froid au fond des catacombes d'une planète inconnue n'arrangeait rien. Plutôt l'inverse. Les deux hommes en était à peu près au même point de leur réflexion, c'est à dire qu'ils avaient à peine commencé à prendre pleinement conscience de leur état post-comateux pitoyable, lorsque la voix de stentor de la veille retentit à nouveau, toujours aussi spectaculaire malgré l'accoutumance.

- Bienvenue en mon royaume, faibles mortels !

L'orateur était le même type que la veille, sauf que Mike et Ricky n'avaient pas vraiment eu tout le loisir de l'examiner à la lueur des maigres bougies qui achevaient de mourir dans une combustion crachoteuse et pleine de suie noirâtre lors de leur arrivée une demi-douzaine d'heures plus tôt, aveuglés qu'ils étaient par le bruit, la lumière et l'alcool qu'ils avaient absorbé pendant la fête apocalyptique.

Ceci dit leur état délabré actuel ne se prêtait pas non plus à une étude détaillé de leur hôte. Un regard attentif aurait pourtant valu le coup, l'homme était plutôt petit, comparé aux deux mastodontes dont il était flanqué, un confortable embonpoint le faisait paraître presque aussi large que haut, ses cheveux noirs gominés encadraient un visage poupin rendu inquiétant par deux petits yeux noirs électriques qui scintillaient sous d'épais sourcils.

- Vous êtes qui vous ? L'Al Caponne des sous sols ?

- Vous êtes... Lucy ?

Les observations de Mike et les réflexions de Ricky avaient amené les deux hommes à des suppositions relativement opposées. Malheureusement, les deux étaient assez proche de la réalité.

- Non, répondit le gros petit homme, mais à vrai dire, continua-t-il d'une voix plus onctueuse, si. Je suis celui qui hante ces sous-sols, celui que même Al Caponne craint, mais je suis aussi le maître de cette planète, le frère de Lucy, je suis Lucifer !!!

Des éclairs et des roulements de tambour accompagnèrent cette dernière réplique, le petit homme leva les bras au ciel, attirant à lui des boules de feu qui surgissaient des ténèbres, ses yeux noirs posés sur ses deux prisonniers étaient illuminés par la puissance et la folie.

- Vous êtes en mon royaume, faibles mortels, je vous ai traqué et capturé avant que ma chère collègue et ennemie, Lucy, ne vous trouve. Vous êtes en mon pouvoir à présent et j'ai de grands projets pour vous. Vous serez les instruments du démon, vous serez la clef de voûte de toutes les malédictions, vous serez la cause de la destruction de votre monde !!

- Vous n'auriez pas un Coca ? J'ai le bide qui gargouille.

Lucifer posa un regard méprisant sur le con de mortel qui avait osé l'interrompre, prêt un instant à l'anéantir sous un torrent de métal et de feu. Il se repris bien vite en songeant aux noirs desseins qu'il avait ourdi et aux cataclysmes et aux catastrophes qu'il s'apprêtait à lancer sur le monde.

- Le sarcasme ne vous sera d'aucune aide monsieur Marshall. Votre destin est ficelé comme une brésilienne dans son string, vous ne pouvez pas vous échapper, aucune issue ne s'ouvrira devant vos yeux ébahis, votre dieu restera sourd à vos suppliques, vous n'avez pas le droit d'appeler un ami.

Les paroles réconfortantes du maître des lieux ne semblèrent pas troubler Mike qui avait endossé avec vigueur son costume de super héros. Son assurance déplacée horrifiait quelques peu son collègue, mais celui-ci ne tardât cependant pas à le suivre dans sa tactique, aussi suicidaire fut-elle.

- Ca vous dérange si on organise un barbecue avant la fin du monde ? Vous pourrez nous donner un coup de main pour l'allumer, avec les prédispositions d'allumeur que vous avez. Lança Ricky à la face du méprisable personnage.

- Surveillez vos paroles jeune homme, je pourrais revoir mes plans de manière à me contenter de votre dépouille calcinée, votre vie ne tient qu'à votre utilité, ne me poussez pas à bout. Fulmina Lucifer en réponse à l'insolence de son vis-à-vis.

- C'est clair que pour vous pousser à bout, on aura du mal. Il nous faudrait un bulldozer rien que pour vous faire bouger. Rétorqua Mike, de plus en plus à l'aise.

Le démon maître des lieux semblait de plus en plus énervé, ses cheveux semblaient se dresser sur sa tête, de moins en moins retenus par le gel réchauffé par la soudaine augmentation de température.

Un grondement enfla sous le sol froid et noir de la salle sombre et glaciale, la colère de Lucifer se communiquait à son royaume, faisant trembler les murs et compressant la roche, secouant la planète dans une étreinte géante.

- Il suffit ! Alstar, Crimnos, conduisez ces hommes dans la salle de mort.

La sentence tomba comme un couperet glacial, les deux hommes en restèrent pétrifiés, bientôt embarqués par les deux mastodontes qui les soulevèrent sans autres civilités et les entraînèrent à travers les couloirs sans fin des sous-sols de l'enfer.

Mike et Ricky étaient ligotés dos à dos, appuyés contre un pylône de métal froid et lisse, suspendus au milieu d'une gigantesque salle sphérique. La petite plate-forme qui les soutenait était placée au centre exact de la pièce, le poteaux traversait celle ci de haut en bas, fixé au sol et disparaissant dans le plafond bombé. Le tout ressemblait à une boule de pétanque creuse vue de l'intérieur, dans laquelle on aurait planté un cure-dent, avec deux lilliputiens ficelés au milieu de l'instrument.

- Je n'ai pas bien compris ta tactique... Chuchota Ricky d'un ton acide par dessus son épaule. On fait quoi maintenant ?

- TU fais quoi maintenant. Corrigea Mike. J'ai toujours rêvé d'être la cause primordiale de la destruction des Etats-Unis d'Amérique et de toute la fange capitaliste qui s'abreuve aux eaux noires de l'impérialisme Yankee.

Leur dispute fut interrompue par un bourdonnement électrique qui commençait à envahir la sphère de métal. La voix du destructeur de service leur parvint, résonnant dans sous le gigantesque dôme.

- Vous êtes dans mon destructo-matic, version 5.2, veuillez patientez pendant le chargement de l'application.

Une barre de progression apparu sur le mur, reflétant le bourdonnement qui gagnait en intensité de secondes en secondes. Après quelques instants, lorsque l'affichage indiquait une progression d'une dizaine de pour-cent, le gigantesque mat se mit en rotation, lentement d'abord, puis de plus en plus vite, mu par une énergie inconnue et titanesque. Lucifer s'était tu, sans doute trop occupé par les détails techniques de la destruction automatisé de l'univers, il est toujours préférable de superviser le travail des machines, surtout dans des opérations aussi importantes.

Alors que l'énergie statique emmagasinée dans la sphère augmentait de plus en plus, des arcs électriques commençaient à se former, courant entre les parois métalliques et le pylône, des anneaux d'étincelle couraient sur des câbles qui s'étaient tendus dans l'espace, formant une gigantesque toile d'araignée, un filet métallique titanesque.

Les parois de la sphère se mirent peu à peu à rougeoyer, l'air devenait trouble, chauffé à blanc par les tensions titanesques qui prenaient naissance dans la terrible machine, Mike et Ricky tournaient toujours, de plus en plus vite, leurs perceptions devenaient floues et incertaines, brouillées par la vitesse et le vertige.

La barre de progression était à présent tout proche des 100%, elle clignotait de plus en plus rapidement, des colonnes de chiffres défilaient de part et d'autre des gigantesques diagrammes qui envahissaient la sphère, la débauche d'informations accompagnait le hurlement strident émis par les câbles en rotation, les sifflements et crépitements de l'électricité statique et des décharges d'étincelles qui couraient à travers le réseau.

Soudain, une forme floue se détacha de la paroi de la sphère, elle semblait courir sur les câbles, surfer comme un électron libre, sautant d'une maille à l'autre, elle se rapprochait à toute allure du pylône central. Arrivée à quelques mètre de la plate-forme et des deux prisonniers, la boule mouvante de plasma se transforma, devint une scie circulaire scintillante et brûlante qui découpa en quelques secondes le mat au dessus et en dessous des deux hommes, avant de sectionner un à un les câbles qui retenaient la nacelle. Lorsqu'il n'en resta qu'un, le disque sifflant repris l'apparence d'un nuage argenté et se précipita le long du dernier câble, en direction du mur de la sphère qui se rapprochait à tout vitesse. Mike et Ricky hurlaient, la paroi grandissait à toute allure, la barre avait maintenant atteint les 100%, la boule de plasma hululait un cri de guerre centenaire, des alarmes clignotaient en tout sens dans l'atmosphère crépitante.

Il atteignirent la parois métallique, gigantesque parois froide et scintillante, la boule de plasma ne ralenti pas d'un poil, se précipitant vers le mur comme un boulet de canon enragé, tirant toujours à sa suite les deux hommes hurlants de terreur.

- HAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!

- HOOOOOOYOYOOOOO !!!!!!!!!!!!!

Le virus franchit le mur sans encombres. La plate-forme heurta la paroi avec fracas, se désagrégeant sous le choc, vaporisée en fine poussière monoatomique. Les deux hommes furent projetés à l'extérieur de la sphère de folie.

Face à face avec un énorme puceron argenté qui les contemplait de ses yeux globuleux.

Et alors l'univers disparu.

Attention, l'abus d'imagination est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Billy Bilboquet.