#
.nouvelles.mmrr.blog.binaries.contact.

whateverwimm
This Is Not An OTBM.
Whatever...
Welcome In My Mind(s).

mmrr:
Apercu
Episode00
Episode01
Episode02
Episode03
Episode04
Episode05
Episode06
Episode07
Episode08
Episode09
Episode10
Episode11
Episode12
Episode13
Episode14
Episode15
Episode16
Episode17
Episode18
Episode19
Episode20
Episode21
Episode22
Episode23
Episode24
Episode25
Episode26
Episode27
Episode28
Episode29
Episode30
Episode31
Episode32
Episode33
Episode34
Episode35
Episode36

#
.nouvelles.mmrr.blog.binaries.contact.

Episode25

Les vortex spatio-temporels sont rarement équipés de coussins gonflables ou de matelas à sustentateurs instantanés judicieusement placés pour recevoir élégamment et dans un confort acceptable les voyageurs déjà passablement malmenés par le décalage horaire, le mal des transports et la climatisation excessive. Cette porte temporelle obéissait strictement à la règle et Mike plongea avec une ferveur teintée de surprise vers le parquet ciré qui le reçu avec les égards dus à sa charge. Il fit de même avec Ricky, Lune eu plus de chance en tombant sur les deux hommes encore immobiles au milieu de la pièce alors que le vortex se refermait dans un shloup de ventouse qui se détache d'une vitre, libérant la nacelle du nettoyeur de carreaux qui passe à la suivante, progressant lentement le long du mur de mile deux cent cinquante sept fenêtres qu'il aura bien du mal à finir avant la fin de la journée, surtout avec le temps qui se gâte.

Les trois voyageurs étaient donc entassés au milieu du salon, entre un canapé de cuir rouge cinq places bordé de deux mini bars roulants auto réfrigérés à console de commande virtuelle assistée et une gigantesque armoire de bois sombre qui occupait toute la largeur du mur, alignement de rayons du sol au plafond se dressant avec la rigueur mathématico-physique conférée par les volumes aux couvertures sombres qui s'entassaient avec enthousiasme dans le moindre compartiment du meuble. Le vortex était fermé, la pièce silencieuse, tout aurait été parfaitement normal si une troisième lune, d'un bleu soutenu, n'avait pas été entrain de se lever au dessus d'une petite colline couverte d'une drôle de végétation apparentée à une foret de champignons géants nains, d'à peine un mètre de haut, montant lentement à l'assaut du ciel pourpre balafré de nuages d'un blanc éclatant et ponctué de deux autres lunes, de la même teinte agressive que leur petite sœur mais nettement plus volumineuses.

Ce tour d'horizon effectué, Mike se dit que cela aurait pu être pire, il aurait pu mourir, arriver dans un quelconque paradis cotonneux et immaculé peuplé d'anges et d'esprits susurrants des propos pieux à travers l'éther de son esprit désincarné. Il fut cependant déstabilisé par une voix ressemblant à s'y méprendre à celle de Ricky, rien d'anormal jusque là, hormis que Ricky avait les yeux écarquillés mais la bouche fermée et qu'il fixait Mike d'un aire ébahi, tout comme Mike le fixait lui même de manière tout aussi étonnée.

Des réflexions de toute sorte allant de l'interrogation silencieuse et interdite à l'exclamation muette en passant par un ébahissement choqué auraient pu envahir l'esprit de Mike puis celui de Ricky, ou l'inverse, si une troisième voix n'était pas entrée dans l'arène, empêchant toute réflexion de réfléchir à quoi que ce soit.

- Allô ? ça marche ? écho ?

- A...Allô ? répondit tout haut Ricky à la question télépathisée.

- Bien, répondit l'interlocuteur inconnu, les petites voix fonctionnent, c'est déjà ça. L'alerte est repassée en niveau 3, Blanche Neige, allez vous présenter à monsieur X, Boule et Bill, le facteur passe.

La petite voix se tut, Lune se dirigea vers la cuisine d'où provenait le genre de bruits que font en général les gens entrain de cuisiner, du moins les vrais cuisiniers, pas les cuistots du micro-onde qui préfèrent mettre la minuterie sur cinquante-cinq secondes plutôt que soixante parce que c'est plus facile à composer sur le clavier plastique étanche vert en bas à droite.

Mike et Ricky restèrent sur le parquet, se demandant ce que diable Boule et Bill venaient faire dans cette histoire de facteur.


Le bruit d'un colis pesant posé sur le perron précéda de quelques secondes le tintement de la sonnette de la porte qui fut suivi par un silence que personne ne souhaita briser, puis par un bruit de pas décroissant lentement alors que le facteur s'éloignait sur le chemin gravillonné, laissant Boule et Bill à leurs soucis.


Le silence relatif s'établit à nouveau, les bruits culinaires cessèrent, furent remplacés par l'écho d'une discussion étouffée par les murs domotiques à isolation multi-tâches, puis Lune Hivers et Alfred Analogue entrèrent dans le salon.

Mike et Ricky se relevaient doucement, toujours ébahis d'entendre les pensées conscientes de l'autre résonner dans leurs têtes respectives.

- Bougres d'empotés de garnements à la manque, agents spéciaux à la petite semaine ! Otez vos dents de mon parquet !

Ricky s'apprêta à se présenter mais sa main tendue resta bêtement inutile au bout de son bras confus.

- Assis !

Les deux hommes tombèrent sur le canapé dans un mouvement d'un synchronisme parfait.

Alfred et lune s'assirent dans deux fauteuils du même cuir rouge lustré que le volumineux canapé.

Lorsqu'un silence propice aux discussions importantes fut établi, lorsque les pensées de Mike et Ricky furent suffisamment vides pour que les petites voix soient inaudibles, Lune prit la parole :

- Mike, Ricky, je vous présente Alfred Analogue, le maître des lieux. Notre mission est d'assurer sa protection, incognito. Mais notre couverture a semble-t-il été grillée, Alfred est au courant de notre identité.

- Et sacrement pas content que la Kinder se mêle des mes affaires ! Renchérit Alfred.

- Hal m'a cependant confirmé notre mission. Tranxène se charge de la couverture tactique distante, vous de l'escorte rapprochée, moi des transmissions, de la logistique et de la supervision globale.

Mike fixa sa dulcinée avec des yeux qui auraient fait passer une boule de pétanque agrée pour un petit pois sous alimenté :

- Mais.. heu... où a-tu appris tout ça ?!

- Hé bien, pendant la formation, lors de l'escale temporelle.

- La quoi ? Pendant quand ça ? Récapitula Mike.

- Vous n'avez pas fait d'escale, aucune formation n'était nécessaire dans votre cas.

- ... Et, les voix là, j'entends Ricky entre mes oreilles.

- Les petites voix, une interface de communication, elle ne fonctionne qu'entre individus de même sexe, vous êtes liés tout les trois, Mike, Ricky et Tyron, je suis liée à Hal d'une manière similaire, bien que légèrement plus complexe, le cerveau féminin permet plus de finesse, expliqua Lune avec un petit sourire.

Mike aurait volontiers répliqué quelque remarque avisée, mais tout ce qui lui vint fut une exclamation étouffée perdue dans un grognement confus.

- Bien, nous allons nous installer, vos chambre sont en haut, la mienne à coté de la porte de derrière. Couvre feu à 22 heures, nous partons pour Beau Rivage sous peu. Exécution.

Lune se leva, suivie d'Alfred qui retourna à sa cuisine, Mike et Ricky sortirent à leur tour des coussins parsemant le canapé et montèrent l'escalier menant à leur chambre, rendus muets par l'avalanche de bonnes nouvelles, de mauvaises nouvelles et de nouvelles importantes en quantités diverses et non homogènes. Pour autant que cela signifie quelque chose dans votre système métrique et sous vos latitudes.

Les deux hommes s'étendirent sur leurs lits respectifs, prêts à prendre un peu de repos après la fatigue du voyage, et sombrèrent immédiatement dans un sommeil profond.

Quelle journée ! Tiens, ça fait longtemps que l'univers a pas disparu...

Billy Bilboquet.