Lumière, son, chaleur. La foule applaudit et la basse rythme le flot des cris.
Mouvements saccadés, les yeux fermés. Les décibels volent en continu, écartelés par le médiator qui glisse et ripe sur les cordes.
La chanteuse rythme en silence, guidée par le grondement des vagues sombres.
Un éclair sonore, la danse commence. La batterie se déchaîne, imperturbable. La voix couvre les basses saturées.
Le chant résonne dans le ventre du public. Foule, tribu assoiffée de sons. Rythme syncopé, la chanteuse répond à la batterie. La basse s'envole, escortée des guitares.
Les acteurs construisent leur spectacle, jaillissement d'accords qui se mêlent et se résolvent dans les entrailles des partitions.
Solo.
Le son pur s'élève, les yeux rivés aux doigts du magicien qui tord l'univers d'un grattement.
Le silence se répand, entourant le mur de puissance qui s'étend et englobe la scène.
Elle reprend.
Sa voix domine à nouveau, elle entre dans les têtes, crie et sourie.
Vibrations, le corps suit le battement de ce coeur démentiel qui bat la mesure. Le monde tressaute sous la puissance sonore qui se déchaîne.
Un magma de cordes en fusion emprisonne la voix qui se tord sur la scène et dans les gorges, poussée par un souffle infernal et divin.
|