Une caverne noire, ou blanche, comment le saurais-je, je n'en vois pas les murs. Je suis seul, le brouillard s'étend de toute part, m'entourant comme un linceul froid et volatile. Je ne vois pas mes pieds, je sens le contact rugueux du sol sur ma peau, je sens mon corps qui pèse peu à peu sur mes jambes immobiles. Mes mains sur mes cuisses, un vent froid court sur ma peau, faisant naître des frissons comme des ondes sur mon corps. Immobile. Silencieux. Je voudrais bouger mais ne sais où aller, je voudrais crier mais ne sais que dire. Le poids de la montagne qui m'entoure m'emprisonne, me gèle.
Je ne sais plus comment je suis entré, pourquoi. Je sais qu'il y a une sortie, mais ne sais pas comment y parvenir.
Je sais que j'ai cherché, que j'ai marché. Peu à peu le brouillard m'a entouré, j'ai perdu mes repères, j'ai ralenti, j'ai eu peur. Je me suis arrêté. Je ne bouge plus.
Le silence étouffe mes plaintes et mes pleurs, le néant entoure l'oubli qui m'emprisonne, le brouillard humide m'efface peu à peu. Je devrais marcher, avancer, courir, je devrais chercher une voie de sortie, je devrais penser, chercher. Je ne bouge pas, je suis pétrifié, mon esprit vide contemple ma perte accepte la fin et refuse le combat. Mon corps désemparé ne peut qu'abandonner, renoncement total, mon coeur s'est arrêté.
Il ne se réveille pas. |