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TsoinTsoin le canard et le Père Noël - Kyrlian 19/12/2004 - 28/12/2004
pour Lise

L'histoire que je vais vous conter commence il y a bien longtemps, dans un petit royaume loin d'ici. Ses habitants vivaient en paix, leur seigneur et roi était juste et avisé, il gouvernait en bon père de famille, soucieux du bien être de ses sujets comme de leur sécurité.
Le bon roi faisait les cent pas devant son trône. L'estrade de bois résonnait, faisant ressentir aux conseillers assemblés toute la nervosité de leur souverain. Sur le bureau massif de bois exotique, un télex était déplié, le roi avait bondi après l'avoir lu, et son front s'était barré d'un pli soucieux et contrarié.
N'osant le déranger dans ses réflexions, les conseillers se tordaient le cou pour essayer de déchiffrer les mots griffonnés, mais c'était peine perdue, le message semblait codé à destination du roi lui-même.
Arrêtant sa ronde, le souverain avisé se rassit à son bureau, faisant signe à ses conseillers de s'assembler. Un demi cercle se forma, le premier ministre s'avança à la droite du roi, tous attendaient la nouvelle avec fébrilité.
« Messieurs, commença le roi, nous avons un gros problème. »
Devant la mine attentive de son auditoire, le roi continua :
« Ce télex m'est arrivé ce matin même du grand nord, le messager qui me l'a porté a couru pendant cent jours et cent nuits pour venir jusqu'ici, et il annonce une mauvaise nouvelle. Le Père Noël est malade. »
Les conseillers restèrent de marbre. Soupirant, le roi attendit quelques instants que l'information fasse son chemin, puis expliqua :
«  Vous n'ignorez pas que Noël est une fête importante. D'origine religieuse elle s'est largement paganisée, et est aujourd'hui fêtée par tous mes sujets à travers le royaume. C'est un jalon dans le cycle des ans, attendu par les plus jeunes comme par leurs aînés, et un événement économique d'importance. La Mère Noël me dit ici que son mari s'est fracturé un genou lors d'un tournoi de curling, l'opération a dû avoir lieux, mais même si il n'y a pas de complication, la rééducation ne sera pas terminée avant Pâques. Messieurs j'insiste, nous avons un problème. »
Les conseillers se composèrent un visage grave, attendant la décision de leur souverain.
«  Nous devons réagir à cette crise, rapidement et efficacement. Nous avons deux cent jours pour trouver une solution et la mettre en oeuvre. Messieurs, tous les enfants du royaume comptent sur vous. Et pas un mot de ceci à quiconque, ne laissons pas la panique atteindre les foules. »
Une réunion de crise fut organisée. Il s'agissait de former une équipe capable de prendre la relève du Père Noël, d'assurer la production de cadeaux en son absence, d'effectuer les livraisons en temps et en heure, le tout sans qu'on puisse se douter un seul instant que le Père Noël était alité.
Une question se posa rapidement : qui pouvait disparaître pendant la nuit du vingt-quatre décembre, faire la tournée des cheminées sans qu'on puisse le reconnaître, et rentrer chez lui sans que ses enfants n'aient constaté son absence ?
Les services secrets du roi se mirent à la recherche de la perle rare. Parcourant les villes et les campagnes, étudiant les candidats potentiels à leur insu, éliminant suspect après suspect, ils arrivèrent bientôt à la terrible conclusion.
Le chef des services de renseignement se rendit dans le bureau du roi, la mine sombre. Il lui tendit une petite enveloppe noire, scellée à la cire, contenant un unique nom.
« TsoinTsoin »
Le roi se rappelait ce téméraire chevalier, il s'était illustré à plusieurs reprises, risquant sa vie au service du royaume. Mais un unique canard pouvait-il remplacer le Père Noël ?
Le roi convoqua le chevalier et lui exposa la situation, lui communiquant tous les renseignements nécessaires à sa tâche et lui assurant son soutient, discret mais solide.
Comme à son habitude, le premier ministre se montrait réticent à confier une tâche d'une telle importance à un palmipède. Mais après tout, fit remarquer le roi, TsoinTsoin avait su prouver sa valeur, il méritait donc entièrement la confiance qui lui était faite.
Constatant l'importance de la mission qui lui était proposé, TsoinTsoin fut flatté, et accepta immédiatement de partir pour le grand nord afin de s'assurer que la distribution de Noël se déroulerait sans accroc.
Sans perdre de temps TsoinTsoin chevaucha son fidèle destrier, une puissante katawazi chromée fournie par l'écurie du roi, et s'élança sur l'autoroute du Nord. Pétaradant dans l'air glacé, le valeureux canard franchit les steppes blanches et désolées, voyageant de jour comme de nuit pour rejoindre au plus vite les usines du Père Noël, soucieux de commencer la production dans les meilleurs délais.
A son arrivée, l'usine était déserte. Un silence de mort régnait dans les entrepôts vides et ouverts à tout vents. Les lutins, nains et gnomes employés du Père Noël étaient introuvables, et les chaînes de montages désespérément immobiles. Furieux et étonné, TsoinTsoin se rendit au plus proche village afin d'informer le roi de la disparition de ses forces vives de production. Il approchait du bureau de poste lorsqu'il entendit un brouhaha étouffé monter d'une maison voisine. Poussant la porte, TT fut agressé par une odeur d'alcool et un bruit assourdissant. Tous les employés du Père Noël attendaient son rétablissement avec entrain.
Se frayant un chemin à travers la foule, TsoinTsoin tenta de trouver le responsable de l'usine, qu'il finit par dénicher, profondément endormi sous un banc, ronflant comme un bienheureux. Utilisant un grog de sa composition, TT le réveilla brutalement, puis sortit du bar enfumé afin de lui expliquer la situation.
Le lutin reprenait doucement ses esprits dans l'air glacial, écoutant distraitement TsoinTsoin lui expliquer sa mission.
« Le Père Noël a disparu du jour au lendemain, répondit le chef de l'usine, sans nous laisser d'instructions. Nous avons bien essayé de continuer à travailler, mais nous ne savions pas comment procéder, et bien vite les ouvriers se sont démotivés et ont quitté l'usine. Petit à petit, nous avons tous sombré dans le désespoir et le désoeuvrement.
- Cessez de vous lamenter que diable ! Imaginez la déception des enfants et de leurs parents au matin de Noël, constatant que leurs souliers sont inexplicablement et totalement vides ! Rassemblez vos hommes, ordonna TsoinTsoin, nous devons reprendre la production immédiatement ! »
Ce ne fut pas une mince affaire que de remettre au travail une centaine de lutins oisifs, mais le valeureux canard sut leur transmettre son enthousiasme et leur faire prendre conscience de l'importance de leur tâche. Il leur redonna confiance, et bientôt les machines ronronnaient doucement, produisant jour après jour des chevaux de bois, des poupées parlantes, des hélicoptères télécommandés et des téléphones portables. TT supervisait la production, recevant chaque jour les estimations des services secrets de sa majesté quant aux listes de Noël en préparation dans les écoles du royaume.
Toute la production était stockée dans un grand entrepôt, les cadeaux y étaient entassés en piles bien nettes, emballés et prêts à recevoir l'étiquette portant le nom de l'heureux bénéficiaire. Prêts à être délivrés lors de la plus longue nuit de l'année.
Alors que la première partie de sa tâche était bien avancée, le preux chevalier commença à se préoccuper de la seconde partie de sa mission. La distribution.
Des cadeaux par milliers à déposer dans autant de foyers, en quelques heures à peine. Une nuit de marathon silencieux et précis. Heureusement, TsoinTsoin allait être assisté dans cette tâche cruciale par l'équipage du Père Noël. Un attelage robuste, tiré par huit rênes vigoureux capables de l'emporter par delà les toits, permettant de déplacer des montagnes de cadeaux depuis les entrepôts de l'usine jusqu'au pied des sapins illuminés.
Mais le contrôle d'une telle équipe nécessite un apprentissage stricte et intense, la fraternité qui doit s'établir entre les rênes et leur conducteur est cruciale, aussi TsoinTsoin dut s'entraîner pendant tout l'été sur les pistes privées du Père Noël. Slalom, sprint, course d'obstacle, orientation, le héros dut triompher de tous les exercices avant d'être prêt pour le grand soir.
Rapidement, la date fatidique arriva. Les cadeaux formaient des rangées bien alignées dans l'entrepôt, les lutins accrochaient les dernières étiquettes, vérifiaient les adresses de livraisons changées à la dernière minute, prêts à charger le premier traîneau.
TsoinTsoin était dans le bureau du Père Noël, seul. Assis devant la massive table en pin, il se concentrait sur la tâche qui allait l'occuper toute la nuit. Il connaissait parfaitement son circuit, le plan détaillé de chaque ville, de chaque maison. Les enfants curieux, les chiens au sommeil léger, les planchers grinçants, tous les points de détail qui peuvent assurer le succès, ou condamner à l'échec, étaient présents à son esprit. Le feu crépitait dans la cheminée toute proche, TsoinTsoin était prêt.
Le soleil se coucha bientôt dans un dernier éclair orangé. Les rênes piaffaient d'impatience, harnachés et soufflant dans l'air froid, impatients de se lancer dans la course nocturne.
La dernière palette du premier chargement fut arrimée à l'arrière du traîneau. Les patins étincelaient sous les étoiles boréales. TsoinTsoin, emmitouflé dans son grand manteau vert, saisi les rênes d'une main ferme et fit un petit signe à l'assemblée des lutins venus assister à son départ. D'un coup de poignet, TsoinTsoin libera les rênes et l'attelage s'élança.
Le traîneau tiré par les huit énergiques coursiers prit rapidement de l'altitude et de la vitesse. TT pouvait voir les longs rideaux de poussières boréales derrière lui, tandis que les contrés inconnues défilaient sous l'attelage. Il ne fallut que quelques minutes à l'équipage pour arriver au dessus du royaume, repérant leur premier objectif, TsoinTsoin guida les rênes vers le sol et les fit ralentir, se posant en douceur dans un petit parc. Notre héros détacha les rênes et dissimula le traîneau sous un arbre, puis il saisit sa hotte et se dirigea vers la maison la plus proche.
TsoinTsoin entra par la porte de derrière, prenant soin de ne pas la laisser grincer. Il entra à petits pas dans la cuisine, repéra le sapin et déposa à son pied deux petits paquets. Alors qu'il allait ressortir par le même chemin, TT entendit un grincement. Le parquet venait de trahir un intrus qui s'approchait discrètement du salon. Le Père Noël ne doit jamais être vu, et à plus forte raison lorsqu'il est palmé. Aussi, TT utilisa l'un des nombreux gadgets à sa disposition, faisant gronder le tonnerre juste au dessus de la maison. Profitant de la diversion, il traversa d'un bond le salon et la cuisine, ferma délicatement la porte, et se jeta sur le traîneau. Les rênes, prévenus par l'utilisation du tonnerre artificiel, décolèrent en un instant, entraînant l'attelage à l'abri des nuages.
Sans perdre de temps, TsoinTsoin cocha la maison sur son moniteur de suivi, mettant à jour le stock de son traîneau, puis repéra la maison suivante et descendit vers elle en une spirale silencieuse. La livraison se déroula sans problème, ainsi que les suivantes. Le traîneau se vidait peu à peu, TsoinTsoin respectait son planning. L'attelage descendit vers la dernière maison de la tournée.
Elle était plus grande, plus cossue, remarqua TT en entrant dans le jardin. Il consulta d'un coup d'oeil le plan d'accès, repérant la trappe à bois dissimulée par une fine couche de neige. Sortant son trousseau passe-partout, le canard fit jouer le verrou et pénétra dans la cave. Allumant sa lampe frontale, il remonta délicatement les escaliers et arriva dans une buanderie. Prenant soin de ne pas faire tomber un balai instable, il traversa le couloir qui menait au salon. Le sapin était monumental, la décoration un peu trop clinquante au goût de TsoinTsoin, qui vérifia la liste des cadeaux à déposer à son pied. Parcourant l'énumération de jeux et de jouets, TT se laissa aller à rêvasser, se remémorant les soirées de Noël, l'attente fiévreuse et la découverte des cadeaux au petit matin au pied du sapin. TsoinTsoin vérifia que la liste correspondait exactement à son stock, puis sortit un à un les paquets en les disposants artistiquement. Un train électrique, une poupée à coiffer, un puzzle de chien, un appareil photo de plongée, l'intégrale de Mary Poppins, un ours en peluche bleu roi, un robot parlant... TsoinTsoin retourna la boite, jetant un oeil aux caractéristiques du jouet.
« Etonnant à quel point les nouveaux jouets sont technologiquement avancés de nos jours, se dit-il. Jamais je n'aurais imaginé avoir pour Noël un robot parlant. »
TT posa le paquet sur le haut de la pile, presque à regret. Il entendit une exclamation étouffée. Figé, tous les sens en éveil, son attention tendue à l'extrême, le canard passa en mode interception, scannant la pièce à la recherche de l'intrus. Sous la table de la salle à manger, dissimulé par la grande nappe tombant jusqu'au sol. Un jeune garçon, dix à douze ans, non armé. Vif comme l'éclair, TsoinTsoin dégaina son Mac Fergusson à gaz neuro-bloquant, un point rouge dansa un instant sur le front de l'enfant qui s'écroula comme un paquet de linge sale. TT le rattrapa avant qu'il ne touche le sol. En cas d'urgence extrême, le Père Noël dispose d'outils puissants pour garantir son anonymat, composante indispensable du mythe. Allongeant délicatement le petit curieux sur le sol, le canard sorti d'une poche de son gilet une petite capsule qu'il brisa au dessus du nez de l'enfant. Deux petits vers blancs en tombèrent, s'engouffrant immédiatement dans les narines. Après quelques minutes d'attente fiévreuse, les deux nano-bots ressortirent par les oreilles et se volatilisèrent dans un nuage de poussière moléculaire. Contrôlant le positionnement de charges anti-mémorielles, TsoinTsoin supprima les souvenirs à court terme sur les dix dernières minutes. Le traîneau décollait discrètement lorsque Michel, un peu étourdi, étonné de s'être assoupi, constata que les cadeaux étaient arrivés, déçu d'avoir encore une fois manqué le Père Noël.
TsoinTsoin retourna à l'entrepôt, où le second chargement l'attendait. Les lutins avaient dû recalculer une partie de l'itinéraire, certaines familles se couchant plus ou moins tôt par rapport à l'horaire prévu. TT vérifia rapidement l'installation des palettes sur son traîneau, téléchargea le plan de vol mis à jour et les plans d'accès aux nouvelles maisons, puis décolla.
Cette tournée comportait uniquement des cibles en zone urbaine, la distribution était plus efficace. TsoinTsoin se déplaçait d'appartement en appartement et d'étage en étage. Il se posait sur le toit et descendait par les escaliers, puis remontait en traîneau, remplissait sa hotte et repartait. Les enfants des villes sont moins casse-pieds, ça fait bien longtemps qu'ils ne croient plus au Père Noël, où qu'ils sont trop fatigués pour tenter de le surprendre. La tournée se déroula sans anicroche, mis à part quelques portes blindées sur lesquelles les serrures avaient été changées trop récemment, et où TT dut faire appel à une équipe de trolls artificiers.
La nuit se déroulait donc conformément au planning, près des deux tiers de l'objectif avaient été couverts, les rênes tenaient la forme, pas de pépin.
TsoinTsoin commençait cependant à être fatigué, il se laissait bercer par la routine, entrer, poser, sortir, décoller, on recommence. Il ne remarqua donc rien de particulier lorsqu'il pénétra dans la grande bâtisse sombre. Il avait dû se poser un peu plus loin, à cause des grands arbres morts qui entouraient la maison. Il entra dans un grand hall carrelé. Le plan faisait apparaître de grandes pièces successives, mais dans la réalité elles étaient encombrées de meubles de bois noir, de grandes armures hautaines qui toisaient TsoinTsoin derrière leur visière dentelée. TT avançait prudemment, prenant garde de ne pas heurter une statue ou un vase de porcelaine, intimidé par l'atmosphère pesante. Progressant vers la pièce indiquée par une petite croix verte sur son plan, il franchit plusieurs portes monumentales, et se retrouva dans une petite pièce sombre, et vide. Point de sapin. Un grondement métallique, TsoinTsoin se retourna pour voir une lourde herse s'enfoncer dans le sol, barrant l'unique issue. Immédiatement, il envoya un signal de détresse vers son traîneau, mais les murs épais le réduisirent au silence. Un gaz rougeâtre se répandait au sol, montant rapidement vers le bec du canard. Celui-ci se coiffa rapidement du masque à gaz réglementaire, ses yeux commençant à larmoyer sous les verres protecteurs. Toujours aucune trace de ses agresseurs.
TsoinTsoin se laissa tomber au sol, une aile crispée sur la gorge, il glissa lentement contre le mur, le regard vitreux fixé sur la herse immobile.
Peu à peu, le gaz se dissipa, aspiré par le système de ventilation. Le canard restait immobile. Deux individus cagoulés apparurent derrière la herse. L'un d'eux pianota sur un digicode, et la grille remonta doucement. Sans quitter des yeux le canard affalé sur le carrelage, les deux hommes avancèrent, l'arme au poing. L'un saisi la hotte alors que l'autre s'apprêtait à arracher le masque à gaz du bec de TT lorsque celui-ci s'anima brusquement. D'un coup de palme, il fit choir le premier homme, puis, se retournant, il déstabilisa son compère d'un coup de hotte. Ne laissant pas ses attaquants reprendre leurs esprits, le canard fit feu à deux reprises, engluant ses agresseurs de gel incapacitant.
Les services de sécurité du Père Noël l'avaient mis en garde contre les risques d'embuscades, et il s'y était préparé. Utilisant un signal cohérent à courte portée, TsoinTsoin appela la brigade spéciale qui évacua les deux hommes dans un traîneau blindé.
Le reste de la nuit fut sans histoire, TsoinTsoin était vigilant et efficace, le dernier paquet fut livré avant que l'aube ne darde ses premiers rayons. Au petit matin, les enfants émerveillés découvrirent comme prévu leurs cadeaux, éparpillés au pied du sapin, et se jetèrent dessus avec avidité et délectation.
Une grande fête fut organisée à l'usine de jouets, tous les lutins, gnomes et trolls voulaient féliciter notre héros d'avoir mené à bien sa tâche. Le Père Noël lui-même appela depuis son lit d'hôpital pour féliciter chaleureusement son remplaçant.
TsoinTsoin rentra au royaume incognito, le roi le félicita discrètement, soulignant l'importance du secret, et notre héros put reprendre le cours normal de son existence. Sous le sapin, un robot parlant l'attendait patiemment.