La caverne était noire et profonde, son entrée étroite dissimulée derrière un baobab au feuillage fourni. Seuls les initiés connaissaient le passage à travers les lianes noueuses, le chemin de branches épaisses à suivre pour arriver aux portes du paradis. Mon haut statut m'avait permis de connaître le parcours plusieurs saisons auparavant.
L'après-midi était radieux, le gazouillis des oiseaux accompagnait ma marche à travers la forêt. J'étais parti depuis plusieurs heures, suivant un de ces sentiers à peine tracés chers à mon peuple.
Lorsqu'ils survinrent, leur arrivée fût, comme à l'habituelle, précédée d'un silence assourdissant. Toutes les créatures de la forêt s'étaient tues une à une en entendant les importuns s'inviter. Amusé par les précautions nombreuses et si grossières dont ils s'entouraient, je m'approchais du troupeau d'humains. Je marchais d'arbre en arbre, invisible dans les frondaisons fournies. Arrivé au dessus de la tête du cortège, j'écoutais les propos des explorateurs. Intrigué, puis surpris, je fus vite alarmé par leurs projets.
Les légendes qui circulent sur les peuples de la forêt dans les villages humains sont nombreuses et souvent déformées, mais elles reposent parfois sur des faits bien réels.
Les étrangers connaissaient l'existence du sanctuaire.
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