Un geste. Un seul.
Les mondes se déchaînent, la poussière renaît du sol où elle s'était endormie. Les siècles refluent, remontent jusqu'au nuage originel, les forces se condensent, se referment dans un anneau de puissance et de feu, les éclairs courent dans des bulles de force qui s'enroulent et explosent dans des gerbes de lumière et envahissent l'univers. Mon sang bout comme un fleuve de feu, le métal en fusion envahi mon coeur, fait brûler mes entrailles qui se tordent et transmutent, mes os se cristallisent, poussière qui redevient diamant. Je suis énergie pure qui rayonne et se perd, quitte mon corps immobile et figé. Je parcours l'espace, je défie le temps, je suis en moi et tout autour, je suis partout. Je sens la terre en mon sein qui tourne et gronde, le soleil qui palpite. Les étoiles innombrables qui se consument et brillent sur le lourd drap noir du cosmos. Je vois les hommes, seuls sur leur planète, je vois les autres, un peu partout dans l'univers, perdus ou unis, sur des planètes, dérivant dans l'espace, ou au coeur des soleils. Je comprend leur langage, je connais leur culture, je suis leur père à tous, je suis chacun d'entre eux. Je connais toute leurs peurs, je connais leurs espoirs.
Mais soudain un trou noir, un vide dans l'espace, une zone inconnue. Je ne sais son histoire, je ne sais pas pourquoi, comment elle est ici. Aussi loin que j'explore elle a toujours existé, une inconnue sans faille, sans fin, sans raison. L'anomalie grandit, dévore mon univers, elle s'étend, se déploie, envahi mon esprit, elle englouti mon monde. Je perd des galaxie, oublie des peuples et leurs planètes, leur cultures, leurs légendes. Je reviens vers mon corps, y retombe, impuissant, je suis emprisonné, témoin impuissant à nouveau. Un nouveau dieu est né.
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